Pollution de l’air et inégalités sociales de santé – Étude EQIS-PA 2016–2019
AUTEURS : SÉVERINE DEGUEN
L’évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS-PA), menée par Santé publique France entre 2016 et 2019, s’est particulièrement intéressée à l’effet différencié de la pollution de l’air ambiant selon le niveau de défavorisation sociale des populations.
Cette étude est la première en France à analyser de manière intégrée les inégalités sociales de santé liées aux maladies causées par l’exposition chronique aux particules fines (PM2,5) et au dioxyde d’azote (NO₂). Elle s’appuie sur une classification des communes en fonction de leur niveau de défavorisation sociale, combinée aux données sur l’incidence de plusieurs pathologies comme le cancer du poumon, l’AVC et l’asthme chez l’enfant.
Les résultats mettent en évidence un gradient social et territorial clair : les zones plus défavorisées et fortement urbanisées pourraient bénéficier davantage d’une réduction de la pollution. Cependant, l’étude recommande de rester prudent quant à l’interprétation de ces résultats, en raison de :
la grande variabilité observée entre les territoires, y compris au sein d’une même catégorie sociale,
et le manque de données sur les différences de vulnérabilité, c’est-à-dire la sensibilité variable des groupes exposés à la même pollution.
Ce travail constitue une première étape importante pour intégrer les inégalités sociales de santé dans les politiques publiques sur la qualité de l’air, en lien avec les enjeux de justice environnementale. Il confirme la nécessité d’intensifier les efforts de réduction de la pollution dans les zones où se cumulent forte vulnérabilité sociale et forte exposition, notamment dans les grandes villes.
Consulter le rapport complet en cliquant ici : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants de-sante/pollution-et-sante/air/documents/enquetes-etudes/estimation-de-la-morbidite attribuable-a-l-exposition-a-long-terme-a-la-pollution-de-l-air-ambiant-et-de-ses-impacts economiques-en-france-hexagona